~ "Mon nom est Tris Shana. Ravie de vous rencontrer. Avez-vous besoin d'une information ? D'une entrée ?"

• Tris est une jeune femme polie, pleine de bonnes intentions et serviable. Son plus grand désir est d'être aimée par son entourage, par tous les gens qui l'entoure. Ce n'est pas totalement le cas, dans la vie il y a toujours des gens pour lesquels on a moins d'affinités, mais pour l'instant elle a tout de même d'assez bonnes relations. Avec des personnes qu'elle ne connait pas, des clients par exemple, elle devient quelqu'un d'autre. Ce n'est plus Tris l'adolescente de seize ans gaffeuse et humoristique au caractère bien trempé, mais Tris l'employée au service de la population, une jeune femme sérieuse et sympathique avec qui on se sent à l'aise, avec qui on a envie de discuter.Mais malgré tout le bien qu'on pourrait penser de ce comportement social, des gens la haïssent pour cela.

~ "C'est tout choupinou quand tu boudes, Tris !
– Ferme-là Et fous-moi la paix !!!"

• Les gens ont une part d'ombre mais aussi de lumière. Et si nous parlions de la plus mauvaise, la plus sombre, la plus diabolique ? Tris est normalement une jeune femme tolérante, qui accepte de nombreuses choses. Mais il y en a bien une qu'elle ne supporte pas : la moquerie. Ne vous avisez jamais à vous payez sa tête ou elle risque de le prendre extrêmement mal voir même devenir un petit monstre sans pitié. Il lui ait déjà arriver de mettre un garçon qui s'était moqué de son physique dans un état déplorable, et croyez-moi, si elle le peut, elle le refera. Ne la prenez pas non plus pour une bonne poire ou pour une fille qui ne pressent rien, car c'est tout le contraire. Tris sait quand les gens préparent des mauvais coups. Elle sait aussi quand ils mentent et se fait un plaisir de concocter une riposte bien à elle pour se venger du moindre petit pépin : l'humiliation. En effet, l'adolescente est très forte pour mettre la honte à quelqu'un en public. Elle utilise souvent les bons arguments, les bons mots pour faire rire les gens. Les personnes qui ne l'aiment pas lui ont d'ailleurs donné un petit surnom , Langue de Vipère.

~ "Pourquoi pleures-tu ?
– Je n'en sais rien...

• Tris est lunatique. Oui, c'est bien le mot. Les gens la trouvent souvent bizarre pour cette petite part de mystère, ces émotions qu'elle n'arrive pas à contrôler. L'adolescente peut passer du rire au larme sans savoir pourquoi. Il lui arrive aussi de s'énerver pour un rien ou même de trouver une musique jolie un jour et de la trouver horrible le lendemain. Oui, c'est étrange, effrayant même, mais en réalité, la jeune femme aime bien avoir ce trait de caractère. Elle trouve que ça la rend différente des autres et elle aime bien être différente. Pourquoi ? Ne lui demandez pas, elle n'en a aucune idée.

~ "Ça te dérange pas de te changer au milieu d'un groupe de garçons ?
– Pas le moins du monde ! Et puis, ils en ont sûrement vu d'autres !

• Tris n'est pas du tout pudique. Elle n'aime pas spécialement se montrer à poil non plus, mais disons que si elle devait le faire, ça ne la dérangerait pas. Se manque de pudeur se retrouve d'ailleurs sur sa façon de s'habiller. Elle porte souvent de simples brassières surmontées par de petites vestes fines et presque transparentes en guise de tee-shirt et des jupes très courtes comme bas. C'est une jeune femme qui sait qu'elle est jolie, et qui use souvent de son charme pour parvenir à ses fins. C'est un vilain défaut, mais qui parfois lui rend bien service.

~ "Mademoiselle, je vais être obligée de vous arrêter pour avoir dégradé un espace public."

• Les ennuis, Tris les connait bien. Avec ses amis, elle se lance des défis complètement fous juste pour prouver son courage aux autres. Mais arrivé à un certain degré, ce n'est plus du courage mais de la folie. Ces petits paris débiles finissent souvent au commissariat. Il lui est déjà arrivé d'être inculpée dans une affaire de vol armé seulement parce qu'elle était connu pour ses tags sur les bâtiments municipaux. La police la connaît bien, presque à être ami avec elle et à la traiter comme une sorte d'invitée. C'est certes très étranges, mais à présent, c'est comme si elle faisait partit de la famille. Cela lui fait économiser une certaine somme d'argent quand elle roule trop vite avec son scooter... Les gendarmes la laisse souvent partir sans lui donner la moindre amande.

1. Au tout début...

... Je me souviens d'une seule chose : Un désert de rouille, souillé par le sang de spécialistes, le sang de mes semblables. Les humains avaient organisé une chasse à l'homme pour éradiquer mon espèce. Bien évidemment cela n'avait pas marché, la plupart des magiciens étant bien plus robuste qu'un groupe de pantins en armures. Un bon nombre d'élémentaires avaient survécu. Au fond, j'en étais heureuse, mais les spécialistes qui me tenaient vraiment à cœur étaient les mentalistes. Eux, ils étaient moins nombreux à présent. Les larmes roulaient lentement sur mes joues, creusant de petits sillons mouillés dans sur ma peau crasseuse. Moi, j'étais toujours en vie. J'avais réussi à me cacher derrière le corps inerte de ma mère, en faisant la morte. Combien de fois suis-je passée à côté de la mort, quand les soldats passaient à côté de moi ? Je n'en savais rien. Mais tout ce qui m'importait, c'était que j'avais survécu.
Ma famille, elle, n'avait pas eu cette chance. Elle avait été décimée. Mes parents étaient morts, ma petite sœur aussi. Seul mon frère avait été emporté par les hommes, sûrement pour le transformer en souris de laboratoire, comme ils le faisaient avec toutes les créatures...
Je frissonnais. Penser à mon frère disséqué sur une table d'opération me brisait le cœur et me glaçait le sang. Pourquoi tant de cruauté ? Nous n'avions rien demandé. Je n'avais rien demandé...
J'enfouis mon visage dans les cheveux de ma mère. Ils sentaient la sueur, le sang aussi... Mais au fond, cela ne me dégoûtait pas. Je tentais alors de me souvenir de ma vie passée avec elle et mon père, mais je n'y parvenais pas. Tout était confus dans ma tête, tout me semblait si lointain... Je n'arrivais même plus à penser à ce que j'allais devenir... J'attendais. J'attendais que quelque chose se produise...
Peu à peu, le sommeil me gagna et je m'endormis, appuyée contre l'épaule de ma mère défunte, essayant d'oublier ce qui s'était passé, même si je savais qu'à mon réveil, tout les évènements me reviendrais. Enfin, si je me réveillais un jour...

J'ouvris les yeux. J'étais dans une grande pièce lumineuse, allongée sur un lit. Un homme se tenait devant moi. Ma vue était encore un peu floue, je ne voyais donc que la couleur de ses épis : blanc. Était-ce une hallucination ? Peut-être. En fait, je m'en foutais complètement. Je me disais juste qu'avec un peu de chance, cet homme était un spécialiste et qu'il m'avait emmené dans une sorte d'hôpital. Je soupirais... Qu'est-ce qui s'était passé... ?
La voix de l'inconnu me chatouilla alors les oreilles :

"Ça va ?"

Je fronçais les sourcils, luttant contre l'envie de lui cracher à la tête une réponse pour le moins agréable. Il me demandait si ça allait... Sans blagues. À ton avis ?! songeais-je, souriant moi même de mon insolence.
Je me redressais alors pour me retrouver bien en face de lui :

"Disons que ça pourrait aller mieux..."

Cette réponse me semblait à la fois polie et pas non plus très chaleureuse. Ce que je voulais. Je le fixait à présent que mes yeux étaient habitués à la lumière intense qui baignait la chambre : Il était beau. Ses iris étaient rouges comme du sang. Son regard dégageait de la chaleur. Je soufflais, soulagée : c'était seulement un vampire :

"Comment t'appeles-tu ? Quel âge as-tu, quelle est ta race ?"

Je ris :

"Tu me fais un interrogatoire, là ou quoi ?"

Mes mots étaient légèrement malpolis et déplacés, mais bon. Au point où j'en étais, je n'en avais vraiment rien à faire.
Le suceur de sang qui se trouvait devant moi sourit. Il avait pas l'air d'avoir été vexé. Ça me rassurait :

"Hum... Oui, en quelque sorte. Mais c'est important.
– Dans ce cas... Je m'appelle Tris Shana, j'ai onze ans et je suis une spécialiste. À présent, à toi de te présenter : qui es-tu ?"

L'inconnu sourit à nouveau. J'étais agréablement surprise : pour un vampire, il n'avait pas l'air très méchant. Il se racla la gorge et prit son temps pour noter quelque chose sur un petit carnet. Sûrement mon nom, mon âge et ma race. Normal. Je venais d'arriver. D'arriver où ? Ça je n'en savais rien. Tout ce que je savais, c'était que mes parents étaient morts et qu'à présent j'étais seule au monde. Mon cœur se serra sur ces dernières pensées. Pourquoi moi ?
Le vampire reporta à nouveau son attention sur moi :

"Je m'appelle Éric Stones et j'ai seize ans. Je fais partie de l'accueil des créatures magiques dans la ville des réfugiés. On l'appelle Soshiki Astella et je pense que tu vas y passer le reste de ta vie... Après le ravage que les humains ont causé, beaucoup de spécialistes s'y sont réfugiés...– Soshiki Astella. Vraiment..."

Je baissais les yeux, fixant mes mains. Je n'avais pas la moindre envie de rester enfermée dans une ville pour le restant de mes jours. Ça allait être vraiment barbant... J'eus soudain l'envie de pleurer, mais je retins mes larmes. Je n'avais pas envie de paraître faible devant Éric. J'étais comme ça, j'avais un ego à conserver. Mais ce fut le vampire qui me devança :

"Tu sais, ce n'est pas une honte de pleurer, surtout après ce que tu viens de vivre. C'est même plutôt normal..."

Je relevais la tête pour le regarder. Il affichait un air compatissant, ses lèvres retroussées en un léger sourire, découvrant de petites canines pointues. Une perle translucide roula lors sur ma joue. Ma gorge était tellement serrée que je n'arrivais même plus à parler. Où est-ce que j'allais dormir à présent ? Qui s'occupera de moi ? Qu'est-ce que j'allais devenir ? Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête tandis que mes larmes coulaient à grands flots, inondant mon visage. Je repensais alors au corps sans vie de m mère, et aussi à celui de Ginny,ma petite sœur de six ans... Elle était bien trop jeune pour mourir, mais la mort lui avait volé son âme. Je fermais les yeux, rien que pour ne plus voir Éric qui m'observais avec peine : j'avais honte de pleurer alors que j'étais vivante...:

"Je ... Je veux qu'on me laisse seule... J'ai besoin de réfléchir...
– Bien. Je reviendrai donc plus tard, pour t'apporter à manger..."

Il tourna les talons pour se diriger vers la porte. Ce ne fut qu'au dernier moment qu'il rajouta :

"Et si j'ai bien compris, tu seras hébergée temporairement dans la base. Ils te trouveront ensuite un foyer."


2. Éric...

... fut pour moi un frère pour les années qui suivirent. Il m'aida à m'intégrer dans la population, à me faire des amis, à travailler. En fait, c'était même plus qu'un frère. Il était comme mon ange gardien, même s'il n'avait aucune ressemblance avec ces êtres célestes. En réalité, c'était un vampire qui était à présent considéré comme un tueur puisque chaque nuit, il dévorait des animaux. Mais cela ne me dégoûtait pas, au contraire, ça m'impressionnait.
Je fus logée pendant six mois dans une petite chambre de la tour. Je m'y étais attachée après avoir fait des fêtes avec d'autres orphelins ou y avoir passé de longues heures assise sur le lit à apprendre mes leçons. Mais comme m'avait prévenu Éric, ce n'était qu'un logement temporaire. À présent je vivais dans une petite maison en compagnie de l'oncle de ce dernier. Il s'appelait Zaphir et n'était pas très chaleureux. Pourtant, je l'aimais bien. C'était une vieille personne qui connaissait beaucoup de choses. Je souviens encore des histoires qu'il me racontait le soir pour m'endormir. Ça me plaisait bien.

3. Maintenant...

... Éric vient me rendre visite de temps en temps, qu'en il peut. L'autre jour, il m'a dit qu'il avait trouvé un travail dans une boite de nuit du quartier des divertissements. Je l'avais félicité et m'étais moqué de lui en lui disant qu'à vingt-et-un ans, ce n'était pas trop tôt.
En ce qui me concerne, j'ai trouvé un petit boulot bien payé dans un parc d'attraction : vendeuse de billets. Ça a fait rire le vampire, mais moi je ne vois pas ce qu'il y a de si amusant. J'ai seize ans et je veux entrer dans la vie active. Je vais d'ailleurs bientôt emménager dans un appartement, ma paye me suffisant pour payer le loyer et ma nourriture. Le pauvre Zaphir pourra enfin souffler, sans moi sur son dos...
Et pour couronner le tout, l'autre jour je me suis aperçu que j'avais un pouvoir étrange : j'arrive à rendre les gens de la même humeur que moi. C'est bizarre et je ne maîtrise pas encore cette faculté, mais je compte bien m'entraîner. Le mieux serait que j'arrive à utiliser cette magie quand je le veux, parce que pour l'instant, son déclenchement est aléatoire.